», estime-t-il.Pour autant, l’astrophysicien, auteur de nombreux ouvrages sur l’origine
de l’univers, se défend de tout catastrophisme.
« Il ne s’agit pas de dire ce qui va se passer mais ce qui pourrait
se passer si nous continuons comme nous le faisons actuellement »,
fait-il remarquer.
Ce qui est à craindre, ce n’est pas « une réelle disparition de
l’humanité mais son affaiblissement majeur à l’échelle de quelques décennies »,
précise-t-il.
C’est le scénario de l’île de Pâques : « Il restait encore
des gens sur cette île où tous les grands arbres avaient été coupés quand
les premiers explorateurs hollandais l’ont découvert vers 1725, mais la
population avait diminué jusqu’à 10 % de sa valeur antérieure, et
les survivants étaient dans un état lamentable. C’est le genre de scénario
catastrophe que l’on voudrait éviter », indique-t-il.
La ligue Roc organise un colloque sur la biodiversité au Sénat le 15 novembre
avec
notamment la sénatrice nordiste Marie-Christine Blandin.
« Nous allons essayer de montrer que cette crise est trop grave
pour en rester au niveau des clivages politiques », commente Hubert
Reeves.
Sur ce point, il se déclare admiratif du travail de Nicolas Hulot qui
vient de présenter son Pacte pour l’écologie
(Calmann-Lévy).
Et le scientifique d’avertir : « Si nous ne nous
occupons pas tous ensemble de l’environnement, l’environnement va s’occuper
de nous. »
« Ce qui ne veut pas dire que c’est foutu », insiste-t-il en
misant sur une mobilisation générale.
Car le processus est « irréversible à courte échelle (…)
la destruction de la biodiversité va se poursuivre (…) on ne
retrouvera jamais la richesse biologique, animale et végétale, de la terre
telle qu’elle était en 1900
», estime-t-il.
« Nous sommes 6 milliards, nous pourrions arriver à 9 ou
10 milliards dans cinquante ans. Comment faire vivre 10 milliards
de personnes sans rendre la planète inhabitable ? C’est le plus
grand défi posé à l’humanité », résume-t-il.