Le Printemps des Poètes

Chaque année, pour "le Printemps des poètes", des manifestations sont organisées dans les écoles.

Les élèves de l'École pasteur de Condette ont choisi de vous présenter des poèmes sur les thèmes de l'année.


Année 2001-2002

(1802-1885)

Il naquit à Besançon. Son père alors commandant, était lorrain et sa mère vendéenne. Le jeune VICTOR, avec sa mère et ses deux aînés, Abel et Eugène, suivit son père au hasard des expéditions militaires: en ITALIE, en CORSE, à l’île d’Elbe, puis en Espagne.

Pour fêter le bi centenaire de la naissance de Victor HUGO, les élèves de CE1 et de CE2 ont répertorié quelques poèmes à l'usage des enfants de l'école primaire.

Moineaux

 

Oh! les charmants oiseaux joyeux!

Comme ils maraudent! Comme ils pillent!

Où va ce tas de petits gueux;

Que tous les souffles éparpillent?

Ils s’en vont au clair firmament;

Leur voix raille; leur bec lutine;

Ils font rire éternellement

La grande nature enfantine

Ils vont au bois, ils vont aux champs

A nos toits remplis de mensonges,

Avec des cris, avec des chants,

Passant, fuyant, pareils aux songes.

 

L’été AUX CHAMPS

-Viens, j‘ai des fruits d’or, j’ai des roses,

J’en remplirai tes petits bras;

Je te dirai de douces choses,

Et peut-être tu souriras!

Et l’enfant, à cette voix tendre

De la vie oubliant le poids,

Rêve et se hâte de descendre

Le long des coteaux, dans les bois.

Là, du plaisir tout a la forme:

L’arbre a ses fruits, l’herbe a des fleurs;

Il entend, dans le chêne énorme,

Rire les oiseaux querelleurs.

Demain, dès l’aube…

 

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.

J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Le semeur

 

C’est le moment crépusculaire;

J’admire, assis sous un portail,

Ce reste de jour dont s’ éclaire

La dernière heure du travail.

Dans les terres de nuit baignées,

Je contemple, ému, les haillons

D’un vieillard qui jette à poignées

La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire

Domine les profonds labours.

On sent à quel point il doit croire

A la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense,

Va, vient, lance la graine au loin,

Rouvre sa main et recommence;

Et je médite; obscur témoin,

Pendant que, déployant ses voiles,

L’ ombre, où se mêle une rumeur,

Semble élargir jusqu’aux étoiles

Le geste auguste du semeur.

Ma chienne, la Chougna.

 

Je la prends par l’oreille et je lui dis «Pourquoi

Te comportes-tu mal, Chougna, devant le monde?

Pourquoi, quand nous sortons il faut que je te gronde

Cours-tu, jappant, hurlant, à travers les buissons,

Après les jeunes chiens et les petits garçons?

Pourquoi ne vois- tu pas un coq sans le poursuivre?

Si bien que moi, j’ai l’air d’avoir une chienne ivre

Cela nous fait mal voir, les gens sont irrités,

Je te connais beaucoup de bonnes qualités,

Fidèle, réservée, intelligente, affable;

Mais vraiment, quand tu sors, tu n’es pas raisonnable.

 

Voici que la saison décline.

Voici que la saison décline

L’ombre grandit, l’azur décroît

Le vent fraîchit sur la colline,

L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre septembre lutte:

L’océan n’a plus d’alcyon;

Chaque jour perd une minute,

Chaque aurore pleure un rayon

La mouche comme prise au piège

Est immobile à mon plafond;

Et comme un blanc flocon de neige,

Petit à petit, l’été fond.

 

LE VOILIER

 

C’est un navire magnifique

Bercé par le flot souriant,

Qui, sur l’océan pacifique,

Vient du côté de l’orient!...

Le flot s’y brise en étincelles,

Ses voiles sont comme des ailes

Au souffle qui vient les gonfler;

Il vogue, il vogue vers la plage,

Et, comme le cygne qui nage,

On sent qu’il pourrait s’envoler.

AUTOMNE

 

Hélas! Juillet fait sa gerbe:

L’été lentement effacé,

Tombe feuille à feuille dans l’herbe

Et jour à jour dans le passé.

Puis octobre perd sa dorure,

Et les bois dans les lointains bleus

Couvrent de leur rousse fourrure

L’épaule des coteaux frileux.

 
CHANSON DES OISEAUX

 

Avril ouvre à deux battants

Le printemps;

L’été le suit et déploie

Sur la terre un beau tapis

Fait d’épis

D’herbe, de fleurs, et de joie.

Buvons, mangeons; becquetons

Les festons

De la ronce et de la vigne;

Le banquet de la forêt

Est tout prêt;

Chaque branche nous fait signe.

Les pivoines sont en feu;

Le ciel bleu

Allume cent fleurs écloses;

Le printemps est pour nos yeux

Tout joyeux

Chaque année 

Une fournaise de roses.

LE SOIR

C’est le moment crépusculaire.

J’admire, assis sous un portail,

Ce reste de jour dont s’éclaire

La dernière heure du travail.

 

Dans les terres, de nuit baignées,

Je contemple, ému, les haillons

D’un vieillard qui jette à poignées

La moisson future aux sillons.

 

Sa haute silhouette noire

Domine les profonds labours.

On sent à quel point il doit croire

À la fuite utile des jours.

 

Il marche dans la plaine immense,

Va, vient, lance la graine au loin,

Rouvre sa main, et recommence,

Et je médite, obscur témoin,

 

Pendant que, déployant ses voiles,

L’ombre, où se mêle une rumeur,

Semble élargir jusqu’aux étoiles

Le geste auguste du semeur.

Ronde.

 

Dansez, les petites filles,

Toutes en rond.

En vous voyant si gentilles,

Les bois riront.

 

Dansez, les petites belles,

Toutes en rond.

Les oiseaux avec leurs ailes,

Applaudiront.

 

Dansez, les petites fées,

Toutes en rond.

Dansez, de bleuets coiffés,

L’aurore au front.

 

 

 

 

JE PRENDRAI PAR LA MAIN

LES DEUX PETITS ENFANTS

 

Je prendrai par la main les deux petits enfants;

J’aime les bois où sont les chevreuils et les faons,

Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches

Et se dressent dans l’ombre effrayés par les branches;

C’est là que je ferai ma lente promenade

Avec les deux marmots. J’entendrai tour à tour

Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour,

Et ce que Jeanne enseigne à Georges. En patriarche

Que mènent les enfants, je règlerai ma marche

Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas,

Et sur la petitesse aimable de leurs pas.

Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres.

O vaste apaisement des forêts! ô murmures!

Avril vient calmer tout, venant tout embaumer,

Je n’ai point d’autre affaire ici bas que d’ aimer.

JEANNE ÉTAIT AU PAIN SEC

 

Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir,

Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,

J’allai voir la proscrite en pleine forfaiture,

Et lui glissai dans l’ombre un pot de confiture

Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,

Repose le salut de la société,

S’indignèrent et Jeanne a dit à voix douce:

-Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce;

Je ne me ferai plus griffer par le minet.-

Mais on s’est récrié: -Cette enfant vous connaît;

Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.

Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.

Pas de gouvernement possible. À chaque instant

L’ordre est troublé par vous, le pouvoir se détend;

Plus de règle. L’enfant n’a plus rien qui l’arrête.

Vous démolissez tout; -Et j’ai baissé la tête,

Et j’ai dit: -je n’ai rien à répondre à cela,

J’ai tort. Oui, c’est avec ces indulgences-là

Qu’on a toujours conduit les peuples à leur perte.

Qu’on me mette au pain sec. -Vous le méritez, certes.

On vous y mettra. -Jeanne alors, dans son coin noir,

M’a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,

Pleins de l’autorité des douces créatures:

-Eh bien moi, je t’irai porter des confitures.

Écrit sur la vitre d’une fenêtre flamande

J’aime le carillon dans tes cités antiques,

O vieux pays gardien de tes mœurs domestiques,

Notre Flandre où le nord se réchauffe engourdi

Au soleil de Castille et s’accouple au midi!

Le carillon, c’est l’heure inattendue et folle

Que l’œil croit voir, vêtue en danseuse espagnole,

Apparaître soudain par le trou vif et clair

Que ferait en s’ouvrant une porte de l’air.

Elle vient, secouant sur les toits léthargiques

Réveillant sans pitié les dormeurs ennuyeux,

Son tablier d’argent plein de notes magiques:

Sautant à petits pas comme un oiseau joyeux,

Vibrante, ainsi qu’un dard qui tremble dans la cible;

Par un frêle escalier de cristal invisible,

Effarée et dansante, elle descend des cieux;

Et l’esprit, ce veilleur fait d’oreilles et d’yeux,

Tandis qu’elle va, vient, monte et redescend encore,

Entend de marche en marche errer son pied sonore !

LE SOIR

 

C’est le moment crépusculaire.

J’admire, assis sous un portail,

Ce reste de jour dont s’éclaire

La dernière heure du travail.

 

Dans les terres, de nuit baignées,

Je contemple, ému, les haillons

D’un vieillard qui jette à poignées

La moisson future aux sillons.

 

Sa haute silhouette noire

Domine les profonds labours.

On sent à quel point il doit croire

À la fuite utile des jours.

 

Il marche dans la plaine immense,

Va, vient, lance la graine au loin,

Rouvre sa main, et recommence,

Et je médite, obscur témoin,

 

Pendant que, déployant ses voiles,

L’ombre, où se mêle une rumeur,

Semble élargir jusqu’aux étoiles

Le geste auguste du semeur.

 

VA-T’EN, ME DIT LA BISE...

 

-Va-t’en, me dit la bise,

C’est mon tour de chanter. -

Et tremblante, surprise ,

N’osant pas résister,

 

Fort décontenancée

Devant un Quos ego,

Ma chanson est chassée

Par cette Virago.

 

Pluie. On me congédie

Partout, sur tous les tons.

Fin de la comédie.

Hirondelles, partons.

 

Grêle et vent. La ramée

Tord ses bras rabougris;

Là-bas fuit la fumée

Blanche sur le ciel gris.

 

Une pâle dorure

Jaunit les coteaux froids.

Le trou de ma serrure

Me souffle sur les doigts.

 

 

OCEANO NOX

 

Oh! combien de marins, combien de capitaines

Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,

Dans ce morne horizon se sont évanouis!

Combien ont disparu, dure et triste fortune!

Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

Sous l’aveugle océan à jamais enfouis!

Combien de patrons morts avec leurs équipages!

L’ouragan, de leur vie a pris toutes les pages

Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots!

Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.

Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée;

L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots!

On s’entretient de vous parfois dans les veillées.

Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,

Mêle encor quelque temps vos noms d’ombre couverts

Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures,

Aux baisers dérobés à vos belles futures,

Tandis que vous dormez dans les goémons verts!

 

(Décrivant le Boulonnais)

 

La route court à travers les plus

beaux paysages du monde,

les collines et les vallées s’enflent

et s’abaissent en ondulations

Magnifiques.

Sur les hauteurs,

on a des spectacles immenses:

A perte de vue des étages de champs

et de prés cousus les uns aux autres,

de grandes plaine rousses,

de grandes plaines vertes,

des clochers , des villages, des bois

qui présentent de cent façons

leurs grands trapèzes sombres

Et, toujours tout au fond,

à l’occident, un bel écartement

de collines que la mer emplit

comme un vase.

Soleils couchants

 

Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l’orage et le soir, et la nuit

Puis l’aube, et ses clartés de vapeurs obstruées,

Puis les nuits puis les jours, pas du temps qui s’enfuit!

 

Chanson

 

Les hirondelles sont parties

Le brin d’herbe a froid sur les toits

Il pleut sur les touffes d’orties

Bon bûcheron, coupe du bois.

Les hirondelles sont parties

L’été fuit à pas inégaux

Il pleut sur les touffes d’orties

Bon fagotier, fais des fagots.

Les hirondelles sont parties

L’air est dur, le logis est bon

Il pleut sur les touffes d’orties

Bon charbonnier, fais du charbon.

Elle avait pris ce pli

 

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin

De venir dans ma chambre un peu chaque matin;

Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;

Elle entrait et disait: ” Bonjour mon petit père”

Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait

Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,

Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe

Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,

Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,

Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent

Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,

Et mainte page blanche entre ses mains froissée

Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.

Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,

Et c’était un esprit avant d’être une femme.

Son regard reflétait la clarté de son âme.

Elle me consultait sur tout à tous moments.

Oh! que de soirs d’hiver radieux et charmants,

Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,

Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère

Tout près, quelques amis causant au coin du feu!

J’appelais cette vie content de peu !

Et dire qu’elle est morte! hélas! que Dieu m’assiste!

Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste;

J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux

Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux..

 

VICTOR HUGO

 

TOUT EST LUMIÈRE, TOUT EST JOIE

 

Tout est lumière, tout est joie.

L’araignée au pied diligent

Attache aux tulipes de soie

Ses rondes dentelles d’argent.

La frissonnante libellule

Mire les globes de ses yeux

Dans l’étang splendide où pullule

Tout un monde mystérieux

La rose semble, rajeunie,

S’accoupler au bouton vermeil;

L’oiseau chante plein d’harmonie

Dans les rameaux plein de soleil...

Sous les bois, où tout bruit s’émousse,

Le faon craintif joue en rêvant;

Dans les verts écrins de la mousse,

Luit le scarabée, or vivant....

La giroflée avec l’abeille,

Folâtre en baisant le vieux mur;

Le chaud sillon gaîment s’éveille

Remué par le germe obscur.

Tout vit et se pose avec grâce

Le rayon sur le seuil ouvert,

L’ombre qui fuit sur l’eau qui passe,

Le ciel bleu sur le coteau vert.

La plaine brille, heureuse et pure;

Le bois jase, l’herbe fleurit...

- Homme ! ne crains rien ! La nature

Sait le grand secret, et sourit.

 

Chaque année, l'Inspection Académique propose aux classes du Pas-de-Calais un projet pour les arts plastiques. Pour l'année 2001-2002, le thème choisi est "Or/argent". Il a inspiré les élèves du CE1 qui ont recherché et illustré des poèmes sur ce thème .

 

LA MER

La mer brille

Comme une coquille;

On a envie de la pêcher.

 

La mer est verte,

La mer est grise,

Elle est d’azur,

Elle est d’argent et de dentelle.

Paul fort

 

oeuvre collective

De rouge et d’or le bel octobre

De rouge et d’or

Le bel octobre

Un beau matin

S’est habillé!

Par les chemins

S’est promené

A salué

Les invités

Jeannot lapin

Gare au chasseur!

Et l’alouette!

Et la rainette!

Et l’écureuil

En rob’ de feuilles!

Il était l’heure!

Au coin du bois

Il s’est assis

Content de lui.

De rouge et d’or

Le bel octobre

A provision

Pour la saison!

Marie Litra

Le bouquet des trois feuilles d’or.

 

Je n’ai rien

Que trois feuilles d’or et qu’un bâton

De hêtre;je n’ai rien

Qu’un peu de terre à mes talons,

Que l’odeur du soir en mes cheveux,

Que le reflet de la mer en mes yeux;

Car j’ai marché par les chemins

De la forêt et de la grève

Et j’ai coupé la branche au hêtre,

Et cueilli en passant à l’automne qui dort

Le bouquet des trois feuilles d’or.

Henri De Régnier

 

Feuilles dorées.

 

Foulant les feuilles dorées

de l’arbre aux quarante écus,

Tranquillement le gamin

Descend la montagne.

 

Buson

A la manière de Gustave Klimt

L’oiseau bleu.

 

Mon oiseau bleu a le ventre tout bleu

Sa tête est d’un vert mordoré

Il a une tache noire sous la gorge

Ses ailes sont bleues avec des touffes de petites plumes

jaune doré

Au bout de la queue il y a des traces de vermillon

Son dos est zébré de noir et de vert

Il a le bec noir les pattes incarnat et deux petits yeux

de jais

Il adore faire trempette, se nourrit de bananes et pousse

Un cri qui ressemble au sifflement d’un tout petit jet de

vapeur

On le nomme le septicolore

 

 

Blaise Cendrars

 

forêt

campagne

cheval dressé

Le petit goujon

 

Dans la rivière au flot changeant ,

On voit miroiter des écailles.

Petit goujon, fuseau d’argent,

Le filet , tout près, tend ses mailles.

Tu rôdes autour du hameçon

Auquel pend un ver misérable.

Tu frétilles, fais quelques ronds,

Et soudain, tu fuis dans le sable.

 

Georges Nigremont

 

Araignée grise

Araignée d’argent

Ta voilette exquise

Tremble dans le vent

 

 

M . Ley

 

 

Voyages.

Je voudrais faire des voyages

Aller très vite aller très loin...

Je voudrais voir tous les rivages

Des mers que je ne connais point.

Mais je n’ai qu’une patinette

Et un petit cheval de bois.

Le cheval a mauvaise tête ,

La patinette fuit sous moi.

Si j’avais une bicyclette,

J’irais, dès le soleil levant,

Par les routes blanches et nettes ,

J’irais plus vite que le vent

Si j’avais une automobile,

Je roulerais au clair matin,

Je roulerais de ville en ville

Jusqu’aux murailles de Pékin.

Ernest PEROCHON

 

 

Le Vol en V des oies sauvages

 

 

Elles ont tracé la seule et unique

lettre qu’ elles savent écrire,

V magnifique

dans le ciel de leur exil.

Elles laissent quelque chose après elles,

elles emportent quelque chose

par-delà les nuages;

pour cette beauté essentielle,

grâces vous soient rendues, oies sauvages.

Car il a suffi d’une seule et unique lettre

dans le ciel démesurément gris

pour que, mieux qu’une bibliothèque,

vous donniez corps à notre nostalgie. .

 

Ismaïl KADARE (albanais)

 

 
Ce vieil homme

 

 

Ce vieil homme mène un troupeau

vers mon enfance

tout un troupeau de collines,

sur leur cou je ne sais quelle cloche

à marteau de printemps.

 

Le soleil est piqué au bout de son bâton

dans ses grosses mains il presse

ce paysage de laine où je me suis endormi.

XAVIER RAVIER.(occitan)

 
Chat porte-bonheur

 

 

J’ai dans mes bras un chat porte-bonheur,

il déroule en ronronnant le fil du bonheur.

Chat porte-bonheur, ô mon chat,

donne-moi trois choses:

donne-moi un anneau d’or

pour me dire que je suis heureuse;

donne-moi un miroir

pour me dire que je suis belle;

donne-moi un éventail

pour chasser les pensées qui me hantent.

Chat porte-bonheur, ô mon chat, ronronne

et déroule encore un peu de mes rêves d’avenir?

 

 

EDITH SÖdergran (suédois)

 

Moi, j’irai dans la lune

Moi, j’irai dans la lune

Avec des petits pois,

Quelques mots de fortune

Et Blanquette, mon oie.

Nous dormirons là-haut

Un p ’tit peu de guingois

Au grand pays du froid

Où l’on voit des bateaux

Retenus par le dos.

Bateaux de brise-bise

Dont les ailes sont prises

Dans de vastes banquises.

Et des messieurs sans os

Remontent des phonos.

Blanquette sur mon cœur

M’avertira de l’heure:

Elle mange des pois

Tous les premiers du mois.

Elle claque du bec

Tous les minuits moins sept

Oui, j’irai dans la lune !

J’y suis déjà allé

Une main dans la brume

M’a donné la fessée.

C’est la main de grand-mère

Morte l’année dernière.

(La main de mon Papa

Aime bien trop les draps!)

Oui j’irai dans la lune,

Je vais recommencer.

Cette fois en cachette

En tenant mes soulier

Pas besoin de fusée

Ni de toute une armée,

Je monte sur Blanquette

Hop! On est arrivé!

René de Obaldia

 

La petite boîte nommée imagination

 

De ton doigt tape sur un côté-

et du petit cube en chêne

sortira le coucou

il appellera les arbres

l’un après l’autre

jusqu’à ce qu’il y ait une forêt

siffle doucement-

et une rivière coulera

un fil puissant

qui liera les montagnes aux vallées

toussote sur un ton significatif -

et voici une ville avec une tour

des remparts ébréchés

et de petits maisons jaunes

comme des pions de jeu

maintenant ferme les yeux

il y aura une chute de neige

qui éteindra

les flammèches vertes des arbres

la tour rouge

sous la neige c’est la nuit

avec le cadran étincelant en haut

la chouette du paysage

Zbigniew Herbert

 (polonais)

Le toit de notre maison

 

Le toit de notre maison,

C’est le grand ciel tout nu .

Notre maison est solide.

Personne ne peut la renverser.

Les fondations de notre maison

C’est un coin de terre sans rien .

Notre maison est solide

Personne ne peut la ruiner.

Les murs de notre maison

C’est le froid et ce sont les vents.

Notre maison est solide

Personne ne peut l’atteindre.

A notre maison, il y a une fenêtre

A la fenêtre, tes yeux .

Notre maison est solide

C’est le coeur tsigane.

Jenuz Duka (rromani)

 

Un soir que j’étais sorti

Un soir que j’étais sorti

Et descendais Bristol Street,

Les foules sur le trottoir

Étaient des champs de blé mûr.

Près de l’eau coulant à ras bord

J’entendis un amant chanter

Sous l’arche de la voie ferrée :

“L’amour ne connaît pas de fin.

Je t’aimerais, chère, je t’aimerai

Jusqu’à ce que l’Afrique rejoigne la Chine,

Que le fleuve bondisse par-dessus la montagne

Et que les saumons chantent dans la rue,

Je t’aimerai, jusqu’à ce que la mer

Repliée, soit mise à sécher,

Et qu’au ciel les Pléiades tournent

Avec des clameurs d’oies sauvages.

Les années courront comme des lapins,

Car entre mes bras je serre

La fleur de tous les Ages,

Et le premier amour du monde ».

WH. AUDEN (anglais)

Les étoiles et moi

les étoiles lointaines brillent dans la nuit

Elles sont aussi tristes que moi, elles n’ont ni sommeil .

Il y a des années que nous nous connaissons, elles et moi , des nuit de veille.

dans la nuit ,combien de fois elles et moi ,ne posons-nous pas la tête sur l’oreiller?

Je n’avais encore jamais vu une telle sollicitude, quelqu’un pleurait sur mon sort comme

un nuage qui crève

C’étaient bien les larmes des étoiles, et moi qui croyais que ce n’était que la rosée!

J’ai prier le vent de leur demander la raison de leur tristesse

Car les étoiles ne sont pas comme nous ,elles sont plus près de la cour du Seigneur.

Leur message avait écrit sur l’herbe à l’aide de la rosée

“Le rayon de la douleur des kurdes a atteint le ciel

Le cri des kurdes au nord est parvenu au ciel

C’est le souffle de leur soupirs qui fait couler nos larmes”.

PÎREMERD (kurde)

 

 

 

 

 

Conte de fée

Enfant

Je ne savais pas lire

Maman était ma bibliothèque

Je lisais maman

Un jour

Le monde sera en paix.

L’homme sera capable de voler.

Le blé poussera en pleine neige.

L’argent ne servira à rien...

L’or servira à faire des tuiles.

Le papier-monnaie à tapisser les murs

Les pièces à faire des ronds sur l’eau...

Je serai un jour le voyageur

chevauchant une grue rose venant d’Égypte

Muni d’un pomme dorée

et d’une bougie aux cheveux argentés

Je traverserai les pays de conte

pour demander la main de la princesse

de la ville des friandises

Mais en attendant

dit maman

On doit beaucoup travailler

Lu yuan(chinois)

 
Victor HUGO (Décrivant le Boulonnais)

 

La route court à travers les plus

beaux paysages du monde,

les collines et les vallées s’enflent

et s’abaissent en ondulations

Magnifiques.

Sur les hauteurs,

on a des spectacles immenses:

A perte de vue des étages de champs

et de prés cousus les uns aux autres,

de grandes plaine rousses,

de grandes plaines vertes,

des clochers , des villages, des bois

qui présentent de cent façons

leurs grands trapèzes sombres

Et, toujours tout au fond,

à l’occident, un bel écartement

de collines que la mer emplit

comme un vase.

 

Dans le petit jardin de dix pas.

 

Dans le petit jardin de dix pas

tu peux voir la lumière du soleil

tomber sur deux oeillets rouges

un olivier et un peu de vigne vierge.

Accepte d'être celui que tu es .

Le poème

ne l'engloutis pas dans de profonds platanes

nourris-le avec la terre et le rocher que tu as.

Si tu veux trouver plus, 

creuse au même endroit.

 

Georges SEFERIS (grec)

 

 

Pour la fête des mères. Pour la fête des pères.

 

La maman.
 
Elle marche, quand tu marches, elle t'apprend à parler, à rire, à aimer. Quand tu pleures, elle essuie tes larmes sous ses baisers. Quand tu es malade, elle te soigne jour et nuit.
Tu comprends pourquoi tu dois aimer ta mère du fond du coeur.
 

 

Un papa.
 
Un papa pour la vie
Un papa comme chéri
Un papa présent
Un papa toujours content
Un papa attentif
Un papa sportif
Un papa joueur
Un papa chatouilleur
Un papa rigolo
Un papa qui soigne les bobos
Mais, c'est mon papa
Que je veux serrer très fort
dans mes bras
Bonne fête papa.
 

Poèmes pour la nouvelle année

LA RONDE DES MOIS
 
Janvier prend la neige pour châle ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars de ses doigts de soleil pâle,
Jette des grêlons aux lilas.
 
Avril s'accroche aux branches vertes ;
Mai travaille aux chapeaux fleuris ;
Juin fait pencher la rose ouverte
prés du beau foin qui craque et rit.
 
Juillet met les oeufs dans leurs coques
Aout sur les épis mûrs s'endort ;
Septembre aux grands soirs équivoques,
Glisse partout ses feuilles d'or.
 
Octobre a toutes les colères,
Novembre a toutes les chansons
Des ruisseaux débordant d'eau claire,
Et Décembre a tous les frissons.
 
Rosemonde Gérard
 
"Les pipeaux" Grasset.
 

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